Les unions naturelles

Amélie Courtois (Mashteuiatsh) et Charles Sagalane (Saint-Gédéon)

Résidence

Du 1 avril 2025 au 30 septembre 2025

Hors les murs

LES ARTISTES

Amélie Courtois, artiste multidisciplinaire, et Charles Sagalane, poète indisciplinaire, activent leur mythe du « classeur-cueilleur ». En écho au chasseur-cueilleur, ils deviennent des figures contemporaines du collecteur de savoirs. Plutôt que de traquer le gibier, celui-ci glane des fragments de réalité sur le territoire de l’entre-deux, fait de traces et de correspondances, pour les organiser dans un répertoire vivant et sensible.

Le classeur-cueilleur, à la croisée de l’art et de l’archive, des identités et des disciplines, ne se contente pas d’accumuler : il tisse des liens, crée du sens et transforme le monde en un vaste chantier de résonances. Ainsi se tissent Les unions naturelles entre les univers des artistes, du Nuhtshimihtsh où s’ancre Amélie à la forêt dont s’imprègne Charles. Au cours de leur résidence décentralisée, le duo de créateurs nomades interprétera, dans des formes artistiques multiples, les liens fertiles et poétiques entre cueillette, parcours, croisements et transmission.

Originaire de Mashteuiatsh et née d’une famille d’artisans ilnu et atikamekw, Amélie Courtois côtoie l’art traditionnel de ces deux cultures qu’elle désire garder bien vivantes. Ses techniques chevauchent tradition et modernité, pour s’intéresser principalement à la broderie, la peinture, la photographie et le dessin numérique. Elle puise son inspiration dans la nature qu’elle considère comme une œuvre d’art pour ses capacités à se transformer au gré des saisons, à soigner et à nourrir. Cherchant toujours à apprendre de nouveaux savoirs-faire d’hier et d’aujourd’hui, elle crée des œuvres introspectives empreintes de symboliques, qui rendent hommage à l’équilibre de la vie.

Le travail de Charles Sagalane convoque l’art de la collection, la marche, la cueillette sauvage et la méditation. L’ensemble de sa production s’inscrit dans un vaste édifice, le Musée Moi, dont il est l’homme à tout faire. Cet aspect archivistique décentre la création vers l’écofact, le témoignage sensible et le détournement matériel. Charles Sagalane est né et habite au Lac-St-Jean, dans son village natal de Saint-Gédéon, qu’il considère comme son camp de base artistique. Ses études doctorales en lettres ne l’ont jamais détourné d’une vision totale de l’œuvre d’art. Il a publié huit ouvrages aux Éditions La Peuplade. Ses présences en revues et en anthologie, en festival poétique comme en résidence d’écriture l’ont été en francophonie d’Amériques et d’Europe. En 2022, il était le récipiendaire du prix Artiste de l’année du Conseil des arts et des lettres du Québec pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

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