PHILOSOPHIE DU SERVICE ÉDUCATIF

La médiation de l’art actuel à Langage Plus constitue l’un de ses fondements. Prenant racine dès le début de son histoire,  elle s’insère au sein d’activités conviant divers publics à s’engager dans une aventure où ils seront mis en relation les uns avec les autres. Ainsi, au fil des événements, le centre s’insère encore et davantage dans le tissu social régional, national et international.

Se définissant comme une « sensibilité de l’entre-deux »[1], la philosophie de la médiation de l’art actuel comporte des enjeux éthiques reliés à la responsabilité du centre de contribuer à faire du citoyen un être libre. Capable d’ouverture d’esprit, il cherche à se mettre dans des situations où il pourra s’engager dans cette zone de rapprochement que l’art provoque pour faire en sorte que son existence devienne augmentée par une mise en lumière de sa propre poéticité[2].

Car dans les activités de médiation, quelque chose s’opère, apparaît et fait bouger les assises du réel. Alors advient une sensation de légèreté; une brèche dans l’imaginaire de chacun se forme permettant à l’acte de co-création de se manifester dans une effervescence réciproque. Il est question ici de redonner le pouvoir créatif à chacun dans la construction d’un monde vécu et partagé.

C’est d’ailleurs le rôle des médiateurs du centre, ces révélateurs rendant possible l’expérientiel, de permettre à la magie de s’opérer. Il concerne toutes les pratiques donnant lieu à une expérience esthétique plus large que la création artistique elle-même de se manifester[3].

 

Historique

Nous mentionnions plus haut que, dès le début de sa création, l’intention du centre était de faire en sorte que la médiation soit une valeur phare de son développement. Certains aspects particuliers ont ponctué son essor :

  • Le désir de viser divers publics et ce depuis 1979;
  • L’organisation d’événements thématiques;
  • Les résidences d’artistes (régionale, provinciale et internationale) ont été orientées afin de développer des relations avec la communauté ou encore avec des groupes cibles;
  • Des visites accompagnées favorisant les échanges et la participation;
  • La création d’activités éducatives en relation avec le travail des artistes présentés au Centre;
  • La collaboration avec des organismes locaux pour l’élaboration de projet de médiation culturelle originaux;
  • La tenue de plusieurs projets réalisés avec des clientèles marginalisées;
  • Un programme d’art actuel en milieu scolaire;
  • Une implication au sein de la Cellule régionale d’innovation en médiation culturelle (CRIMC) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, depuis 2012.

 

Ce survol non exhaustif des activités du centre, fait comprendre que la médiation embrasse une grande diversité de pratiques et de publics. Soulignons notamment, celle où le regard interrogateur ou émerveillé du visiteur se pose sur l’œuvre et qu’il y a ici, énonciation par une prise de parole sensible de ce qui fait écho en lui. Aussi, celle où l’échange d’impressions, de sensations, de prise de conscience, de recherche de significations plurielles s’opère dans le dialogue entre un groupe de personnes ou encore et carrément, dans la création participative et commune de réalisations artistiques.

Bien que s’adressant à divers publics, trois espaces communautaires se dégagent des activités de médiation; l’espace citoyenne, l’espace artiste et l’espace école.

 

 

 


[1] Hennion, A. ( 1993). L’histoire de l’art : leçons sur la médiation.

[2] Cette expression de Jean Désy fait référence à un état de célébration que nous ressentons au contact notamment de l’art. Il dira : « Pour moi, être en état de poéticité, c’est être dans le réel, mais dans un réel qui se situe hors des murs du quotidien ». https://www.ledevoir.com/lire/551449/etre-et-n-etre-pas-pour-que-nous-habitions-tous-le-grand-nord

 

[3] Lafortune, J.-M. (dir.). (2012). La médiation culturelle. Le sens des mots et l’essence des pratiques. Québec : PUQ.