Mais qu’est-ce que vous êtes venu faire icitte présente, principalement, des collages 3D (micro-installation en maquette) et une nouvelle série de sculptures sous forme d’assemblages où se regroupent des fragments d’objets et de matériaux récoltés par l’artiste. Dans cette exposition, Desrosiers s’est investie à la création de « faux artéfacts pour le futur ». Cette recherche a été inspirée par un récit personnel vécu en 2013 lors d’un voyage en Italie. Au cours d’une marche en forêt dans les collines autour de Florence, elle se retrouve face à de fausses ruines gréco-romaines. Celles-ci avaient intentionnellement été construites par un propriétaire terrien afin de mettre en valeur son domaine et sa richesse, la simulation de ruines faisant bonne apparence à l’époque. Si la disparité de cette architecture ne lui avait pas été expliquée, elle aurait cru à cette illusion, à une histoire et à une chronologie différente.

Dans ses assemblages, Desrosiers explore l’objet-artéfact tel un symbole de la ruine, d’une entité physique ou d’un temps révolu. Elle observe aussi la roche telle une matière métamorphosable du paysage où les éléments sont accumulés, modifiés ou détruits soit par la nature ou l’intervention humaine. De sorte à simuler un processus de sédimentation, les fragments collectionnés par l’artiste sont magnifiés et regroupés à l’aide de matériaux servant de liant. Ce geste d’accumulation tend à créer une nouvelle identité, à multiplier les référents et l’idée de leurre. Desrosiers questionne ici la lecture de ces objets. Sont-ils empreints d’un nouveau caractère ou plutôt d’une forme d’effacement par l’addition? Sont-ils teintés par notre époque ou une illusion de celle-ci?

L’ARTISTE

La pratique de Gabrielle Desrosiers navigue entre la performance et l’installation où elle réunit des médiums tels que la photographie, la sculpture, la vidéo et les objets trouvés. Elle aborde l’installation de manière scénographique et s’intéresse à la notion de reconfiguration du panorama. Desrosiers réfléchit, entre autres, à la façon dont la manipulation de l’image et de l’objet contribue à l’idée de simulation et de contrôle d’un narratif. Ce rapport de transformation et de déformation s’exprime dans une vision du paysage collectif ainsi que dans une perspective personnelle et intrinsèque. Teinté d’humour, le travail de Desrosiers est coloré et explore aussi le thème du legs et le concept d’auto-construction mis en évidence dans ses œuvres par le collage et l’assemblage de divers matériaux.

Née à Québec en 1986, Gabrielle Desrosiers réside actuellement aux Îles-de-la-Madeleine. Elle est titulaire d’un diplôme en scénographie de l’École de théâtre de Saint-Hyacinthe (2007), d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia à Montréal (2018) et de Bezalel Academy of Arts and Design à Jérusalem (2017). Elle est récipiendaire du prix Irene F. Whittome en arts plastiques (2018) ainsi que du Prix Relève du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (2020).

Son travail a été présenté à Montréal, entre autres, au Centre des arts actuels Skol (2016), à Circa art actuel (2018), à la Fonderie Darling dans le cadre de la RIPA – Rencontre interuniversitaire de performance actuelle (2019) ainsi qu’ailleurs au Québec tel au Festival d’art performatif de Trois-Rivières (2019), au centre d’artistes l’Écart à Rouyn-Noranda (2020), à l’Espace F à Matane (2020), au Musée du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-loup (2021) ainsi qu’au centre d’artistes AdMare aux Iles-de-la-Madeleine (2022).

EXHIBITION

Mais qu’est-ce que vous êtes venu faire icitte presents, primarily, 3D collages (micro-installations in model format) and a new series of sculptures in the form of assemblages where fragments of objects and materials collected by the artist are grouped together. In this exhibition, Desrosiers has invested herself in the creation of « false artifacts for the future. » This research was inspired by a personal story experienced in 2013 during a trip to Italy. While walking in the woods in the hills around Florence, she came across fake Greco-Roman ruins. These had been intentionally built by a landowner to showcase their estate and wealth, as the mock ruins increased the beauty of their land. If the disparity of this architecture had not been explained to her, she would have believed in this illusion, in a different history and timeline.

In her assemblages, Desrosiers explores the artefact-object as a symbol of ruin, of a physical entity or of a bygone era. She also observes the rock as a metamorphosed material of the landscape where elements are accumulated, modified, or destroyed either by nature or human intervention. To simulate a sedimentation process, the fragments collected by the artist are magnified and grouped together with the help of materials serving as a binder. This gesture of accumulation tends to create a new identity, to multiply the referents and the idea of decoy. Here, Desrosiers questions the reading of these objects. Are they imbued with a new character or rather with a form of erasure through addition? Are they tainted by our time or are they an illusion of it?

THE ARTIST

Gabrielle Desrosiers’ practice navigates between performance and installation where she brings together mediums such as photography, sculpture, video and found objects. She approaches installation in a scenographic manner and is interested in the notion of reconfiguration of the panorama. Desrosiers reflects on how the manipulation of the image and the object contributes to the idea of simulation and control of a narrative. This relationship of transformation and deformation is expressed in a vision of the collective landscape as well as in a personal and intrinsic perspective. Tinged with humor, Desrosiers’ work is colorful and explores the theme of legacy and the concept of self-construction highlighted in her work through collage and the assemblage of various materials.

Born in Quebec City in 1986, Gabrielle Desrosiers currently resides in the Magdalen Islands. She holds a diploma in scenography from Saint-Hyacinthe Theatre School (2007), a BFA from Concordia University in Montreal (2018) and from Bezalel Academy of Arts and Design in Jerusalem (2017). She is a recipient of the Irene F. Whittome Award in Visual Arts (2018) as well as the Prix Relève from the Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (2020).

Her work has been presented in Montreal at Skol (2016), at Circa (2018), at Fonderie Darling as part of RIPA (2019) as well as elsewhere in Quebec, such as the Performance Art Festival of Trois-Rivières (2019), at l’Écart in Rouyn-Noranda (2020), at Espace F in Matane (2020), at the Bas-Saint-Laurent Museum in Rivière-du-Loup (2021) as well as AdMare in Magdalen Islands (2022).

CRÉDIT DOCUMENTATION PHOTO : Simon Bernier-Bilodeau