
Phobos Deimos
Simon ÉMOND (Métabetchouan-Lac-à-la-Croix)
Exposition
Du 24 avril 2025 au 6 juillet 2025
Salle principale, Salle projet, Salle vidéo, Vitrine, Toutes les salles, Alma
Vernisage le 24 avril 2025, 17:00
Présenté par la Ville de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix
FR (ENGLISH WILL FOLLOW)
Devant l’objectif de Simon Émond, ce qui se donne à voir n’est jamais qu’un prétexte. La chair, la matière cèdent. Le rempart de lumière et d’ombre se dissout, laissant paraître l’inéluctable : à force de performer, nous nous oublions – traversons nos jours sans savoir qui nous sommes, ni ce que nous projetons.
Mais quels démons fuit-on ?
C’est à partir de cette question qu’Émond s’est replongé dans les premières années de sa pratique photographique. En revisitant ses archives, en disloquant les pixels en chambre noire numérique, il n’a pas seulement tenté de désassembler ce qui se manifestait devant l’objectif, mais aussi ce qui bougeait en lui comme créateur s’avançant à la rencontre du monde.
Qu’est-ce qui est à l’œuvre dans l’apparition? Quelle part de nous répond aux démons?
À travers ces images, l’artiste affronte ses propres spectres. Il cherche à voir s’il est possible de cohabiter avec eux sans s’effondrer. Il regarde ce qui demeure, une fois qu’on cesse de fuir.
Bien que le projet soit profondément intime, il touche à quelque chose d’universel : cette tension entre ce que nous montrons et ce que nous sommes vraiment. Entre ce que nous voulons préserver – et ce que nous devrions peut-être laisser mourir.
***
Autour de Mars tournent ses deux lunes, Phobos et Deimos, la Peur et la Terreur, nés de la Guerre et de la Discorde selon le peuple grec. L’une s’éloigne, vouée à s’éteindre dans le vide et le silence. L’autre s’approche, orbite après orbite, promise à une collision aveuglante.
Certain·e·s, à l’image de Deimos, parviennent à tenir leurs démons à distance. Iels s’allient aux ombres qui rêvent d’ombres, encore et encore, sans jamais s’y confondre. Leur éloignement n’est pas une fuite, mais un choix : celui de ne plus se laisser dévorer.
Et puis, il y a celles et ceux qui, comme Phobos, se précipitent vers la lumière – happé·e·s tout entier·ère·s par ce qui les ronge. C’est une attraction mortelle : un face-à-face sans échappatoire, où iels finissent aussi par disparaître. Iels sourient, s’offrent, se jouent parfait·e·s. Iels masquent leur terreur avec grâce. Pour oublier que la mort fera toujours partie du spectacle.
Entre le capteur et la chambre noire, toujours cette lutte : celle qui fait oublier ce qui gronde au-dedans.
Cette exposition est construite à partir d’œuvres provenant du projet Dis mon nom, un livre d’artiste conçu lors d’une classe de maître dirigée par Tommaso Parrillo (Witty Book), Giulia Boccarossa (designer) et Giuseppe Oliverio (PhMuseum). Bien qu’encore inédit, le projet a reçu la bourse Burtynsky, attribuée aux photographes avancés développant un corpus rigoureux sous forme de livre.
L’artiste tient à remercier Langage Plus ainsi que plusieurs partenaires pour leur contribution financière : Ville de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, Jérôme Drolet-Simard, Tim Hortons Métabetchouan, GTR Soudure, Éric Girard – Député de Lac-Saint-Jean, le Centre SAGAMIE, Desjardins Caisse d’Alma, Tremblay Assurance, Janicke Morissette, Dépanneur Métabetchouan, EGL Construction, JP Larouche & fils, Deschamps Impression inc., Familiprix Maude Morin et Marc-André Nolin, Centre Art-Déco, Lettrage GD, Quincaillerie QTL et Carrosserie St-Pierre.
L’ARTISTE
Né à Hébertville, Simon Emond (iel/il) est un artiste et photographe autodidacte. C’est à Métabetchouan, une petite localité riveraine du Québec, qu’iel vit. Déterminé et dynamique, iel expose depuis 2017 de façon indépendante dans les espaces extérieurs de sa région natale. Depuis, il a reçu plusieurs bourses, prix et distinctions internationales, puis a exposé au Canada, en France, au Danemark, au Portugal et en Italie. En 2020, en collaboration avec Michel Lemelin, il a copublié Rebâtir le ciel, une œuvre photo-littéraire maintes fois récompensée, une sorte de long poème annonçant la nécessité de rebâtir ce ciel identitaire et d’y inclure une multitude débordante d’êtres non-binaires. En 2023, Simon a été finaliste au Prix Lynne-Cohen du Musée national des beaux-arts du Québec et a été choisi comme représentant du Québec-Canada volet photographie au IXe Jeux de la Francophonie à Kinshasa. En 2024, il a remporté le Prix Burtynsky du CONTACT Photo Festival de Toronto.
L’artiste explore la photographie numérique au-delà du sujet et de la situation captés par l’appareil photo. Outre l’image imprimée, ses œuvres trouvent leurs aboutissements dans des livres d’artiste et prennent vie dans des installations in situ.
Sculptant l’image, l’artiste fait muter la lumière contenue dans les photographies. Cette lumière transformée lui permet de révéler leurs faces cachées et de les affranchir de leur réalité initiale. De ces procédés en découlent des récits personnels qui invitent à réfléchir sur les mondes dissimulés qui nous entourent.
Le plus souvent, le travail de Simon s’éloigne de la référence au réel entretenue par le médium photographique – laissant plus d’espace à un langage plastique créé avec ses propres interventions numériques puis mis en matière par l’impression. Ainsi, ses œuvres sont le résultat d’explorations faites avec les logiciels de post-production, où le travail avec les différents réglages de luminosité contribue à une mutation de l’image. Les photographies numériques, réalisées sur le terrain, vont ainsi au-delà du sujet et de la situation captés par l’appareil. L’œuvre imprimée est l’incarnation finale de son travail.
Démarche – Phobos Deimos
L’artiste explore la photographie numérique au-delà du sujet et de la situation captés par l’appareil photo. Outre l’image imprimée, ses œuvres trouvent leur aboutissement dans des livres d’artistes et prennent vie dans des installations in situ.
Sculptant l’image, l’artiste fait muter la lumière contenue dans les photographies. Cette lumière transformée lui permet de révéler leurs faces cachées et de les affranchir de leur réalité initiale. De ces procédés découlent des récits personnels qui invitent à réfléchir sur les mondes dissimulés qui nous entourent.
Le plus souvent, le travail de Simon s’éloigne de la référence au réel entretenue par le médium photographique – laissant plus d’espace à un langage plastique créé avec ses propres interventions numériques puis mis en matière par l’impression. Ainsi, ses œuvres sont le résultat d’explorations faites avec les logiciels de postproduction, où le travail avec les différents réglages de luminosité contribue à une mutation de l’image. Les photographies numériques, réalisées sur le terrain, vont ainsi au-delà du sujet et de la situation captés par l’appareil. L’œuvre imprimée est l’incarnation finale de son travail.
Scénographie | Scenography: Criterium et Cédric Delorme Bouchard
Conception lumière | Lighting Design: Cédric Delorme Bouchard
Design graphique | Graphic Design: Criterium
Impression | Printing: Centre SAGAMIE, Lettrage GD, Deschamps Impression inc.
Encadrement | Framing : François Simard Encadreur
Synopsis : Michel Lemelin
Construction : Olivier Tremblay, Evens Emond, Jérôme Drolet Simard, JP Larouche & fils, Peinture F.G. et Alex Doré

ENG
In Simon Émond’s lens, what appears is never the point—it’s only a pretext. Flesh and form recede. The wall of light and shadow dissolves, revealing the inevitable: in performing ourselves, we forget who we are. We drift through our days, unaware of what we carry or what we reflect.
But which demons are we running from?
This question led Émond back to the beginnings of his photographic practice. In revisiting his archives—breaking apart pixels in the digital darkroom—he wasn’t just dismantling what stood before the lens, but excavating what stirred within him, as an artist stepping forward to meet the world.
What stirs in the moment of apparition? What part of us rises to meet the demons?
Through these images, Émond confronts his own spectres. He wonders whether it’s possible to live alongside them without coming undone. He observes what remains once we stop running.
Though profoundly intimate, the project speaks to something universal: the tension between what we portray and who we truly are. Between what we cling to—and what perhaps must be laid to rest.
***
Two moons orbit Mars—Phobos and Deimos, Fear and Terror—children of War and Discord, according to Greek mythology. One drifts farther and farther away, destined to vanish into silence and void. The other spirals inward, orbit after orbit, on a collision course with light.
Some, like Deimos, manage to keep their demons at a distance. They move alongside shadows that hunger for more shadow—again and again—without ever being consumed. Their distance is not escape, but defiance: the decision not to be devoured.
And then there are those who, like Phobos, hurl themselves toward the light—drawn helplessly toward what unravels them from within. It’s a fatal attraction: a headlong collision with no escape, where they too are eventually extinguished. They smile, they offer themselves up, they play the part with flawless precision. They mask their dread with grace—anything to forget that death is always part of the performance.
Between the lens and the darkroom, the battle endures—the one that buries the voice of what howls within.
This exhibition is composed of works drawn from Dis mon nom (Say My Name), an artist’s book created during a masterclass led by Tommaso Parrillo (Witty Books), Giulia Boccarossa (designer), and Giuseppe Oliverio (PhMuseum). Though still unpublished, the project received the Burtynsky Grant, awarded to advanced photographers developing a rigorous body of work in book form.
BIOGRAPHY
Born in Hébertville, Quebec, in 1992, Simon Émond is a self-taught photographer and artist who lives and works in Métabetchouan, a small lakeside town in Lac-Saint-Jean. Since 2017, they have independently presented large-scale photographic works in outdoor public spaces, beginning in their home region. Their practice has since garnered numerous grants, awards, and international recognition, with exhibitions held in Canada, France, Denmark, Portugal, and Italy.
In 2020, in collaboration with writer Michel Lemelin, Émond co-published Rebâtir le ciel (Reshaping the Sky), an award-winning photo-literary work. As a long-form poem, the project calls for the rebuilding of the sky of identity—vast enough to hold a luminous multitude of non-binary lives. In 2023, Émond was a finalist for the Lynne-Cohen Prize from the Musée national des beaux-arts du Québec and represented Quebec–Canada in photography at the 9th Francophonie Games in Kinshasa. In 2024, they were awarded the Burtynsky Grant from the CONTACT Photography Festival in Toronto.
Artistic Approach – Phobos Deimos
Simon Émond’s practice approaches digital photography as something more than the subject or moment captured by the lens. While the printed image remains central, their work often finds its fullest expression through artist books and in situ installations—where space, sequence, and surface deepen the encounter.
Working like a sculptor of light, Émond alters what the image contains—shifting brightness, contrast, and shadow from within. Through this transformation, hidden facets are revealed, and the photograph is released from the grip of its original reality. Out of these manipulations emerge personal narratives that reflect on the unseen worlds that surround—and shape—us.
Émond’s work frequently departs from photography’s traditional relationship to the real, giving space to a visual language formed through digital intervention and embodied through print. Each image is the result of quiet, deliberate explorations in postproduction, where light is treated as material—reshaped, reimagined. Though rooted in the field, these photographs move beyond the subjects that brought them into being. The printed image becomes the final incarnation of that transformation.
The artist would like to thank Langage Plus as well as several partners for their financial support: Ville de Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, Jérôme Drolet-Simard, Tim Hortons Métabetchouan, GTR Soudure, Éric Girard – Député de Lac-Saint-Jean, le centre SAGAMIE. , Desjardins Caisse d’Alma, Tremblay Assurance, Janicke Morissette, Dépanneur Métabetchouan, EGL Construction, JP Larouche & Fils, Deschamps Impression Inc., Familiprix Maude Morin and Marc-André Nolin, Centre Art-Déco, Lettrage GD, Quincaillerie QTL, and Carrosserie St-Pierre.